Il était une fois... Adopter en France

La future super maman A. du blog http://adoptetnous.wordpress.com nous explique ici comment se passe un parcours d'adoption et concrètement l’agrément en France. Elle et son Cher & Tendre, Monsieur V., sont candidats à adopter un pupille de l'Etat Français, attente qui dure depuis Novembre 2013.



Qui peut adopter quel enfant ?


Reprenons la question bout par bout.

Qui peut adopter?

Ici un lien vers l’EFA qui répond de manière complète à cette question
Que dit la loi française, en gros? Et bien peut adopter celui ou celle ou ceux qui ont un agrément.
Qui peut avoir l’agrément? Tout le monde à condition que son projet d’adoption soit cohérent (parents de 45 ans +++ qui veulent un nourrisson ça sera certainement —)
Cette question renvoie donc très rapidement aux différentes conditions posées par les pays qui proposent leurs enfants à l’adoption. Certains vont demander un écart d’âge entre parents et enfants, d’autres un statut matrimoniale, d’autres une formation, d’autres un état de santé ou une religion, certains vont même demander tout cela à la fois (la Chine par exemple)…
C’est pour cela que vous ne trouverez nulle part une réponse simple et rapide à la question qui peut adopter! Tout dépend de qui veut adopter qui et où?
En France pour adopter un bébé pupille, il faut se rapporter aux conditions d’attribution de votre département.
Ainsi dans le mien, "en règle générale, les nouveaux-nés sont apparentés à des couples sans enfants dont aucun des deux n’a plus de 38 ans et la moyenne des deux ages ne doit pas dépasser 36 ans. Ce département a la particularité de n’inscrire les candidats à l’adoption d’un pupille qu’un an après l’obtention de l’agrément." d’après le site Coeur adoption.

Quel enfant?

La question de l’adoptabilité est réelle et sérieuse. En France, ces derniers mois, certains commencent a pointer du doigt le maintien "à tout prix" du lien biologique, mécanisme entrainé par un certain manque de moyens et d’effectifs, et qui crée des situations iniques : le système entretenant la non-adoptabilité d’enfant(s) (maintenu en foyer ou famille d’accueil provisoire) alors que les parents semblent clairement en incapacité de s’en occuper à long terme. Tout ceci est d’une rare complexité et doit faire l’objet d’un cas par cas, qui nécessite une réelle volonté politique dans la prise en charge des enfants pupilles.
A tout cela s’ajoute des remous ces derniers temps avec la question de la reconnaissance des droits à la parentalité dans le cadre du mariage homosexuel. Bref un mic mac comme on en connaît peu.
Néanmoins il ne faut pas oublier une chose, il y a des enfants adoptables en France.
D’après le site de l’EFA, les enfants adoptables représentent une variété de situation :
  • une majorité d’enfants confiés à la naissance après accouchement secret, et plus rarement avec une filiation connue et un consentement nominatif;
  • quelques enfants plus âgés, dont les parents ont tardivement consenti à l’adoption en les confiant au service de l’aide sociale à l’enfance du Conseil général;
  • quelques enfants déclarés abandonnés par décision judiciaire, généralement âgés de plus de cinq ans, souvent adoptés par leur famille d’accueil;
  • quelques enfants dont les parents de naissance se sont vu retirer l’autorité parentale.
  • très peu d’orphelins, ceux-ci étant généralement pris en charge par le reste de leur famille.
A l’étranger, comme pour les conditions d’attributions, chaque pays a établi ses règles d’adoptabilité (temps de présence dans l’orphelinat, état de santé ou âge, priorité nationale etc) .
La question de l’origine de l’enfant (abandon, perte des parents, trafic) reste toujours un point sensible et est peut être traité dans certains films et livres. Attention, tous les pays ne sont pas égaux dans la rigueur et l’éthique face à ces questions. Soyez attentifs et surtout faites vous assistez par une OAA compétences sur votre territoire de prédilection.
La question de l’enfant à "besoins spécifiques"?
Je vous renvoie d’abord  à un récent article du Dr Jean-Vidal de Monleon : tous les enfants ont des besoins spécifiques mais certains vont rentrer en adoption avec des "risques augmentés" (maladie, handicap, histoires familiales complexes, âge, fratrie).
S’engager sur cette voie est délicate  : ce projet sera réfléchi, demandera une vraie recherche documentaire en amont et sera discuté avec des professionnels. Au delà de l’agrément, rencontrer un médecin spécialisé peut être alors une bonne idée pour "réaliser" en amont ce vers quoi on tend.
Petit rappel : Les bilans médicaux pré-adoptions effectuées localement en amont des adoptions ne garantissent pas la prise en compte de l’ensemble des pathologies de l’enfant. C’est pourquoi une première consultation en France sera nécessaire. Un premier pas avant un long parcours qui se poursuit une fois apparenté.
Même si la perspective de délais raccourcis fait envie sur le papier, l’adoption d’enfants dits à besoins spécifiques reste un projet de vie à part entière; c’est un chemin à suivre avec prudence, demandant de grande capacité de recul et de maturité face à son projet d’adoption (deuil de l’enfant rêvé).



Le chemin de l’adoption

Tout part d’un couple ou d’une personne seule qui souhaite être parent(s) et qui a pour projet l’adoption d’un enfant.
En fonction de son histoire, ses capacités physiques et financières, le couple/la personne seule (l’adoptant) va se lancer dans une grande aventure qui commence à la maison de l’adoption de son département.
Entre le début des démarches et l’accueil à proprement parler d’un enfant, il faut compter en années.
Voici un schéma général qui reprend les différentes étapes du projet d’adoption à l’apparentement définitive (schéma trouvé sur le site de l’AFA).

 Pour rentrer un peu dans le détail de l’agrément, le conseil général de Vienne nous propose ce schéma plutôt clair:


Pour vous donner un ordre d’idée, en entamant les démarches le 6 décembre 2012 (date officiel de réception de notre demande de dossier) nous en sommes à l’étape :

Juin 2013 : étape 2 – demande d’agrément – évaluations sociales 1 et 2
Sept 2013 : RDV 3 et 4 avec la Psy, sans tambour ni trompette, notre démarche s’achève et nous nous préparons à attendre.
Nov 2013 : agrément obtenu. Nous sommes confiants, heureux et prêts à attendre. Il nous aura fallu 11 mois 3 semaines et 1 jour pour avoir le sésame. A ce jour, les services d’adoption sont en train de traiter les dossiers déposés au premier trimestre 2010.

Commence alors la période la plus redoutée… l’attente!

De A. http://adoptetnous.wordpress.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire