jeudi 31 décembre 2015

Boarding on the flight 2016 destination Poland!


Reçus d’une amie de Pologne (sur le point d’aller chercher son enfant), ses voeux ont réussi à me redonner le sourire, mélangé aux larmes.. (saleté d’hormones adoptives!)


Se ha anunciado el embarque del vuelo 2016 para POLONIA

Su equipaje deberá contener principalmente los mejores recuerdos de este año 2015...

Los malos y tristes momentos deberán ser depositados en el cesto de los aprendizajes...

La duración del viaje será de 12 meses. Así que ajuste cómodamente su cinturón de seguridad.

Las próximas escalas serán: ☎☎, asignaciones, viajes, Amor, Amabilidad, Bondad, Humildad, Paciencia, Dominio Propio, Armonía, Bienestar y Paz.

Durante el vuelo el Capitán les ofrece el siguiente menú:
*Un Coctel de abundante Salud,
*Ensalada de Éxitos
*Gratinado de Prosperidad,
*Un tazón de Excelentes Noticias y
*Pastel de Felicidad.

Todos acompañados con montones de sonrisas...

La tripulación Polaca estará a vuestra disposición en todo momento.

Amigas os deseo que tengáis un Viaje Placentero a bordo del vuelo


En français, cela donnerait:

Nous avons le plaisir d’annoncer l’embarquement du vol 2016 en destination de la POLOGNE

Ses bagajes devront continir principalement les meilleurs souvenirs de 2015…

Les mauvais ou tristes moments devront être déposés dans le bac des apprentissages…

La durée du vol sera exactement de 12 mois. Mettez-vous à l’aise et ajustez vos ceintures de sécurité.

Les prochaines escales seront: ☎☎, asignation, voyage, explotion d’Amour, Amabilité, Bonté, Humilité, Patience, Auto-contrôle, Armonie, Bien-être et Paix.

Pendant le vol le Capitain vous proposera le menu suivant:
* un coctail abondant de santé,
* une salade de réussite
* un gratin de prosperité
* un énorme bol d’excellentes nouvelles
* un gâteau de bonheur

Le tout accompagné de montagnes de sourires..

La tripulation Polaca será a votre disposition à tous moments.



Je tiens particulierement à te remercier, toi derriere ton écran, qui me/nous soutient passivement ou activement.. merci d’être là, même si je ne sais pas toujours qui tu es J

Que dire...

Rien de bien original un post à cette date.. heure du bilan de l'année: pas grand chose, enfin si, une: 1 an de moins à attendre..

Silencieusement je souhaitais tellement fort un appel pendant la période de fête que la réalité a un goût amer.. j'aurrais voulu mettre un visage sur notre enfant, celui ci que je cherie tant depuis des années, qui reste desesperemment anonyme! je t'avais prevenu que ce post ne serait en rien original :-(   j'ai timidement envoyé un mail a l'agence il y a 15 jours pour les prevenir de notre absence quelques jours, au cas où.. même pas un "ok", rien.. l'impression d'être face à un vide infini.. sans même la force de prendre le telephone pour reclamer des nouvelles. La reponse sera celle de chaque fois: "le pays fonctionne correctement, il faut être patient, il y a plusieurs familles devant vous".. pourtant en voyant les statistiques qu'ils publient (a peu pres tous les mois), soit la liste est immense, soit l'on fait du surplace (peut-être que les familles s'auto-generent au fur et à mesure...). Quoi qu'il en soit, ils restent sur leur estimation de 18 mois pour les familles mariées civilement, et moins pour les catholiques.. piqure de rappel, nous "fêterons" nos 18 mois de signature le 12/2/16!

*Cheres étoiles fillantes: avez-vous des nouvelles??"

ce qui est pratiquement sûr est que l'année prochaine nous serons 3, l'espoir est la derniere chose qui se perd!



Ce noël pour un certain nombre d'ami(e)s le premier avec leur enfant, enfin reunis! et pour beaucoup d'autres cela sera le dernier..



PS: suite à la perte malencontreuse de mon portable avant les fêtes (une main inconnue s'en ait approprié), j'ai perdu la liste de celles (ceux) qui souhaitent continuer a suivre le blog au moment de son passage en mode privé. je vais regarder les mails reçus mais au cas où, fais moi signe..

mardi 15 décembre 2015

Escapade madrilène

Je t'ai raconté que j'avais vécu mes jeunes années étudiantes à Madrid? A 19 ans (j'ai traîné un peu au lycée..), je suis venue étudier une ecole de commerce en 4 ans - à l'époque c'était 4 ans- moitié à Bordeaux, moitié à Madrid. 
Que dire de 2 ans d'erasmus là bas.. Génial!! J'ai appris autant de l'école que de la vie étudiante, et surtout: j'ai rencontré chéri! Alors tu comprendras facilement que cette ville ait une place particulière pour moi ♥️
A part pour des journées express pour le travail, je n'étais pas revenue depuis 10 ans! 
Ce week-end j'ai profité de mes amies de voyage comme jamais! On parle tous les jours mais les voir, les serrer dans mes bras, rire en live, etc... les a amené dans une dimension particulière!
Madrid était bondée de monde, fêtes de noël s'approchant, et l'atmosphère y était magique!




Toujours aucune nouvelle du côté de la Pologne. L'agence continue à donner 18 mois d'attente entre la signature et l'appel magique (en août 14, ils parlaient de 18 mois pour l'arrivée de l'enfant en Espagne... Temps à rallonge!)

Tout ce que j'espère c'est que quelqu'un s'occupe bien de lui et lui donne amour et attention.. Le 16 septembre 2014 je rêvais de sa naissance. Si le rêve se révèle réel, il devrait avoir 13 mois maintenant.. J'ai hate!

jeudi 3 décembre 2015

BJB 86-87

Les derniers BJB sont arrivés! Enfin ceux annoncés :-)
Ils me viennent du neveu de ma mere, et de ses filles! De jolies couleurs et beaucoup de douceur, avec en prime un mètre professionnel! Merci!!!

J'ai pas vraiment avancé sur le BJB, pour le pas dire que je n'ai pratiquement rien fait.. Plus de la moitié des tissus sont surfilés et l'idéal serait qu'ils le soient tous  au moment de l'appel magique. Pour le montage j'ai envie de connaître la bouille de Kamil@ ...

Juste un mot pour féliciter plusieurs amies qui ont reçu leur appel magique il y a peu (Ethiopie - Thailande - entre autres) et certaines sur le point de voyager! Félicitations !!! L'attente est plus agréable quand il y a du mouvement :-)

Journée d’échanges et de partage d’informations - MAI - nov.15

Je n'ai pas grand chose à rajouter .. Bonne lecture!

samedi 28 novembre 2015

Je suis allée voir : La Adopción

Je te parlais de ce film il y a peu.. Je n'avais pas vraiment envie de le voir, car j'avais eu écho de critiques assez dures et négatives. Finalement, l'association de parents par adoption (la plus importante de Barcelone) - Addif-, un responsable de l'icaa (Département responsable des adoption de ma région), ont organisé un colloque avec la directrice du film, Daniela Fejerman, après la projection.

Le colloque m'a motivé pour y aller, et je recommande à ceux (celle) qui verront le film d'en discuté à la sortie..

Ce que j'ai aimé du film: les relations entre les deux parents, les hauts et bas, de voir les changements d'humeur "typiques" d'un processus si stressant, ainsi que les autres personnages qui jouent très bien, et en particulier l'enfant.

Dures situations mais bien jouées dans le film: la corruption, omniprésente. officielement en cela n'existent plus mais il y a tellement d'histoires récentes et réelles que crédibles. Les intermédiaires, sombres, inquiétants, tellement peu étiques... Bien réels (dur de ne plus vivre dans le monde des Bisounours).
Le relation avec la famille biologique.
L'ancien système de fiches d'enfants à choisir -maintenant strictement interdits.

Je n'ai pas aimé: que les protagonistes résolvent tous leurs conflits au bar à coup d'alcool fort

Je te le conseille vivement


lundi 23 novembre 2015

Adopter un grand

Généralement les couples et les monoparentaux souhaitent adopter un bébé, aussi petit que possible, en bonne santé, sans trauma (et si possible rapidement). Mais l'adoption est une mesure de protection pour tous les enfants, y compris (et surtout) les "grands"

Adopter un grand fait peur.. Peur de toute sa vie d'avant, des clichés que cela ne fonctionnera pas, ils deviendront des délinquants etc etc etc..

Heureusement qu'il y a des émissions comme celle ci qui montrent leur visage, et donne de la force à beaucoup de candidats à l'adoption de grands bouts de choux... En plus je suis fan de Chicoine :-)








vendredi 20 novembre 2015

Conferencia del Dr Jean-François Chicoine – 5 de noviembre 2015


Jean-François Chicoine es pediatra, educador, profesor, autor y maestro de conferencia de Quebec. Una eminensia en el mundo francófono de la adopción, justo con Johanne Lemieux (de quién hable en varias ocasiones) con quien trabaja regularmente.


El blog “Parlons Adoption” hizo un resumen en francés de la conferencia del pasado 7 de noviembre -Merci beaucoup! - , que os traduzco al castellano:


"Para empezar quiero decirles que este es un muy buen orador, que puso al público cómodo y atento desde el principio. Habla bien, se le nota que domina el tema, y sabe transmitirlo con toques de humor y algunos ejemplos de apoyo.

Entra en el tema en seguida: "uno puede sobrevivir sin amor pero no podemos sobrevivir sin apego". Y la teoría del apego se basa hoy en datos neurocientíficos (biología, imágenes del cerebro). El apego es aprender a confiar, hace un llamamiento a la tensión emocional y calma los niños.
En el desarrollo de la autoestima, hay varios pasos:
- El recién nacido debe sobrevivir a través del otro, por lo que debe seducir a su madre. Si no lo consigue, esto generará una subida de estrés que puede poner en peligro la relación con el adulto. Algunas enfermedades genéticas darán apetito reducido para estos niños para el apego, mientras que otra tabaco o drogas en los últimos meses del embarazo, incluyendo SAF (síndrome alcohólico fetal) van a dar más apetito a los niños.
- A 12 meses los bebés se regulan en sus relaciones con los adultos y comienzan a vivir las pequeñas frustraciones "Vengo y me voy" principio tratando de romper con el adulto.

- Sobre los 18-21 meses aparece el desarrollo de la memoria, la representación: es la experiencia del mundo o el modelo de trabajo interno.

-Entre 3 años y medio y 7 años, los niños irán hacia los demás, es la intersubjetividad, son más capaces de ver a los demás con empatía. También desarrollaron sus capacidades y habilidades sociales.
- Sobre los 7 años es la edad de inicio de la autoestima, el niño tiene la suficiente experiencia en las experiencias positivas y negativas para disfrutar de los momentos y entender el impacto de estas consecuencias. Antes de los 7 años debemos hacer todo lo posible para alcanzar esta madurez.
En nuestra sociedad se exige mucho a los niños antes de los 2 años y medio, por lo que no siempre son capaces, puede generar un fracaso a la edad de 7/8 años si el niño no ha desarrollado lo suficiente su autoestima. Los niños adoptados no han sido suficientemente lleno, no suficientemente castigado por la falta de relación y pueden desarrollar una baja autoestima, que no está vinculado a la genética o el hecho de que vienen de lejos. Es entonces necesario arrodillarse como adultos para llenarlos. Tenemos más tiempo para el trabajo de adopción, porque a menudo tienen retrasos en el desarrollo. Es generalmente la mitad de la edad cronológica del niño en adopción para asegurar el apego. La mejor arma es la remediación emocional permiso parental de larga duración.
Para proteger a nuestros hijos adoptados de esta baja autoestima, tenemos evitar la derrota, hay que alimentarles de éxitos en otras áreas que la escuela: los deportes, el dibujo, la música. El riesgo es tener un programa pesado, pero hay que encontrar elementos de éxito en extra-escolares. Después de 8 años los niños no deben repetir curso para evitar el sentido de derrota. Por otra parte, es mucho más importante tener amigos que tienen buenas notas escolares, es mucho más importante para la autoestima y la construcción.
A menudo en adopción, no hay problema de inteligencia del niño, pero si déficits en la atención, motivación, autonomía o madurez que cambiarán los resultados de pruebas de habilidad: subestimamos sus capacidades cognitiva.

Tenga en cuenta que los niños que experimentaron un episodio de la desnutrición en la infancia tienen razones cognitivas de autoestima por el logro de una parte del cerebro que se utiliza normalmente para la atención y la activación de la abstracción y flexibilidad Ideas. Entonces son peores en matemáticas y gramática.

De parte de los padres, ¿qué pistas existen para avanzar?

- En primer lugar la técnica del “aperitivo”, es necesario estar a su disposición 20 minutos ni más ni menos porque es físicamente significativo para el niño. El adulto no es él quien controla. Es el niño quien elige el juego y permitimos llenarse de nuestra disponibilidad.
La técnica de " wait, watch and wonder ": se construye una torre por el padre/madre y el niño y esperamos a que el niño pide ayuda, no es intrusiva, más físico y de disponibilidad emocional.
-Debemos ser “activantes”: tú le debes permitir. Por ejemplo, es muy importante que el niño tiene la capacidad de conciliar el sueño por sí mismo. El padre / madre debe estar allí, pero nunca traer de vuelta al niño en la cama de los padres. Uno puede tomar una silla junto a él en su habitación, pero hay que evitar que se duerma siempre en brazos. Se debe minimizar objetos transicionales en la cama: no miles de peluches.
Cuando en la adolescencia el niño no está al nivel que nos hubiera gustado conseguir, la falta de confianza puede ser importante, violenta, la destrucción de lo que es bello, el entorno familiar no es lo mejor. El apego es demasiado inseguro, la ruptura es demasiado grande. Debemos avanzar hacia un internado o una familia de acogida “fría” con reingreso gradual para rehabilitar la situación adoptiva.

El momento del apego se centra en 2, 3 primeros años de vida y es primordial, pero hay oportunidades para la remediación cognitiva durante toda la infancia que no explotamos suficiente.


-Después de los 2 años, el niño tiene un sentido de sí mismo bastante egocéntrica. Y hasta los 3 años y medio, aprende a controlar sus emociones, esto es lo que los anglosajones llaman los "terribles dos años" = “terrible two”.
A veces hay que pedir ayuda exterior: educadores escolares, profesores para la ayuda a los deberes, profesionales del psicomotor y terapeutas, etc.
Evite el castigo, la humillación, porque los niños adoptados son experimentados. Se necesita disciplina con amabilidad para no hacer daño a la autoestima, con el hecho de que el niño reconoce su error, la oportunidad de dibujar una consecuencia como ayudar con los platos en una olla de acuerdo hecho para, o pedir disculpas él si no podía admitir su culpa, porque nuestro tema de adultos era demasiado complicado para él.

No castigar físicamente: 1/3 hijos (independientemente de la adopción) no son lo suficientemente seguros en sus apegos. Las bofetadas y azotes entonces puede destruir la autoestima de estos niños (que es para proteger a estos niños que la ley en Quebec prohíbe el castigo corporal y no para los otros dos tercios son capaces de soportar).

En la adopción hay una mayor tendencia a la impulsividad, la desregulación del movimiento, a la desinhibición (TDA trastorno por déficit de atención +/- H con hiperactividad). 7% de TDAH (alcanzando más de 2 campos por más de seis meses para hacer el diagnóstico), el 50% de los cuales 2/3 serán tratados durante un corto tiempo, un tercio necesitaría solamente medidas de adaptación.
Tenga en cuenta que el apego es el vínculo del niño a los padres. Cuando el padre se apega al niño, se habla de la Bonding (“to bond” significa "acercarse").
El desarrollo del cerebro continúa hasta el 23 años, por lo que incluso los si van hacia la delincuencia y las drogas, pero consiguen “curarse” entre 16 y 23 años de edad todavía se puede acceder a una rehabilitación cognitiva (es decir, hasta 23 años que las neuronas del cerebro maduran con mielinización incluyendo el cuerpo calloso).

Mensajes fuertes de esta conferencia en mis ojos (de la autora de la nota):
- Darse todos los medios para crear un apego seguro para construir una autoestima madura
-Trabajar el éxito y evitar el fracaso, sobre todo fuera de la escuela, los amigos +++++ importantes, importancia del deporte
-Educación fomentada por el cuidado"

mardi 17 novembre 2015

Se donner la chance d'être parent

Il y quelques jours, sur un coin Facebook, je suis tombée sur un magnifique texte de Bianca Longpré (elle se définit comme Blogueuse ici, maman là bas, productrice entre les deux.)

http://m.huffpost.com/qc/entry/8493016

" Voici l'histoire courte de mes adoptions

Il y a eu le désir de vouloir être mère. Le petit deuil de ne pas pouvoir en avoir biologiquement. Petit, parce qu'il a duré une journée. Après 24 heures, je me suis dit qu'être mère n'est pas synonyme de grossesse. Je voulais être mère, j'allais le devenir. J'ai regardé les options et j'ai choisi de ne pas aller au bout du monde pour trouver mes petits, mais d'adopter ici, au Québec.

Il y a eu les rencontres, les évaluations et l'attente.

L'attente dans le processus d'adoption, c'est la grossesse du cœur. On imagine le petit, on prépare sa venue, on s'imagine maman, on l'aime déjà, notre cœur grossit et finalement il arrive. 

Mes enfants sont des petits marmots chocolat-québécois. Un par un, à deux ans d'intervalle, ils sont arrivés. Ils ont tous été attendus comme vous avez attendu les vôtres. Mes grossesses du cœur ont paru interminables, comme vos grossesses. 

La vie avec mes enfants est comme la vôtre avec vos petits. Le même lien. Le même amour. La même ressemblance et les mêmes habitudes qui unissent ceux qui vivent ensemble. Je donnerais ma vie à, et pour mes enfants. 

Ils n'ont pas de chance d'être mes enfants, j'ai la plus grande chance du monde de les avoir dans ma vie. Toutes les femmes qui rêvent d'être mères seraient heureuses avec mes petits. La chance, c'est moi qui l'ai. C'est moi qui suis infiniment reconnaissante. 

L'adoption, c'est la plus belle chose de ma vie. En ce mois de l'adoption, plus spécialement, chaque matin, je remercie la vie d'avoir eu cette chance. Les quatre enfants de ma famille (mon mari avait déjà un fils) sont frères et sœurs au même titre que vos enfants. Ils sont surement encore plus proches les uns des autres parce qu'ils se sont accroché les uns aux autres avec une force si grande, la force qui vient après qu'on eut été déraciné. 

Notre famille est tissée serrée de liens que nous avons nous-mêmes créés avec beaucoup de temps et d'épreuves. Ensemble, pour chacun de nos enfants, nous avons surmonté les défis de l'attachement. 

Parce que l'adoption amène ses défis. Chaque parent concerné a relevé des défis différents que seuls les parents adoptifs peuvent comprendre. Les défis d'une vie. Les défis auxquels personne ne nous prépare, les défis qu'on relève les yeux pleins de larmes. Les défis que jamais on ne se serait cru capable de relever.

L'attachement qui n'est pas aussi naturel. L'attachement qui prend son temps. L'attachement qui vient doucement. L'attachement qui vient après des pleurs, des peurs et du temps. L'attachement qui vient quand on s'y attend le moins. L'enfant qui n'a pas vécu la douceur des berceuses. L'enfant qui n'a pas eu la sécurité et l'amour. L'enfant qui porte une petite valise remplie de petites histoires qui ne sont pas roses, ni de son âge. 

Adopter un enfant, c'est accepter de trainer avec lui cette valise, parfois lourde, d'un passé difficile. Puis de tranquillement la vider, au fil du temps, pour pouvoir, ensemble la laisser derrière. Parfois, la valise, on la portera toute la vie. Pour ne pas laisser notre enfant seul dans cette histoire, on s'appropriera aussi cette valise. Toute la vie, à bout de bras, on l'aiderait pour qu'elle soit moins lourde et qu'il l'oublie.

Adopter, c'est marchander avec la vie. C'est vouloir prendre sur ses épaules toutes les misères passées de son enfant. C'est se demander des milliers de pourquoi. 

Pourquoi lui? Pourquoi un enfant a-t-il vécu cela? Pourquoi il n'était pas là avant? Pourquoi? Pourquoi? 

Adopter, c'est aussi une montagne de questions sans réponse. 

Adopter, c'est faire face à des préjugés. C'est faire face à des questions indiscrètes, à des questions qu'on ne veut plus entendre.

Adopter, c'est ouvrir son cœur à un petit inconnu. Un petit inconnu qui a peur, qui ne se laisse pas aimer tout de suite, qui nous teste, qui teste la vie. Qui teste si la vie va encore l'abandonner dans les moments difficiles.

Adopter, c'est se rendre compte qu'on aime plus que ce que l'on croyait possible. Adopter, c'est se rendre compte qu'être parent n'est pas une question de liens de sang, mais de liens d'amour. 

Adopter, c'est se donner la chance d'être parent."

Je n'ai rien à ajouter .. Tout est dit par Blanca! Merci


mercredi 11 novembre 2015

Film " Adoption"

Un nouveau film sort bientôt dans les salles espagnoles: "Adoption"
Basé sur l'expérience réel de la réalisatrice, il raconte une adoption d'un couple dans un pays de l'est. Pleins de doutes, de corruption, de dossiers manipulés.. Ce film a l'air d'être très dur, et étant donné notre processus nous aussi dans un pays de l'est.
Heureusement la Pologne est un pays sûr, et passer par une agence est très rassurant.

Voici le trailer

Un entretien de la réalisatrice
http://play.cadenaser.com/audio/001RD010000003904491/

Et un résumé plus complet que le mien
http://peliculasyadopcion.blogspot.com.es/2015/11/proximo-estreno-de-la-adopcion-2015.html?m=1

J'hésite encore de le voir.. Mais je suis sûre que je finirai pas la voir!

lundi 9 novembre 2015

Naissance "Primer Paso a la Esperanza"

Une association a vu le jour il y a peu : Primer Paso a la Esperanza.
Située à Madrid, Espagne, elle est dédié au soutien, formation et informations des futurs ou des parents ayant déjà adopté.
Pour son lancement ils proposent une conférence sur "les conséquences neurologiques du manque des premiers attachements". Sujet dur mais passionnant, surtout si Montserrat Lapastora y est maître de cérémonie!


Cette conférencière est surtout une auteure et psychologue hors pairs!

Donc si tu es vers Madrid le samedi 12, n'hésite pas une seconde et vient! En prime j'y serai!! Et ça ce n'est pas rien comme prime :-)



mardi 3 novembre 2015

Our many voices

Il est rare d'avoir des opinions d'adoptés, généralement les parents adoptifs prennent la parole.
Le Boston Globe a mis en ligne un court métrage témoignages intéressants d'adolescents adoptés:
http://www.bostonglobe.com/opinion/2015/10/01/our-many-voices-film-adoption-journeys-workshop-participants/f4twTYLx3YnbDvHRg9yePM/story.html

En anglais sans sous-titres...

Adoption, le choix des nations - Arte Thema

des posts au compte gouttes et d'un coup j'ai pleins de choses à raconter !!
Non, nous n'avons pas reçu notre assignation ! Et le moral est au beau fixe (aujourd'hui en tous cas!)

Je te parlerai bientôt de deux magnifiques projets: le lancement d'une association de parents par adoption et de mon amie, génie de photographie, qui met en place son projet (avec toujours une pensée pour les familles de cœur!). Aussi d'un film qui sort bientôt en Espagne, que j'hésite pas mal à voir (centré sur la corruption en adoption dans un pays de l'Est...)

Mais aujourd'hui je suis contente d'avoir trouvé le reportage de Thema de la semaine dernière en ligne, et au cas on il disparaisse, voici le lien http://documentairefr.com/2015/10/29/adoption-le-choix-des-nations-documentaire-2015/ à regarder au plus vite.

N'habitant pas en France, le thème de la limitation territoriale de certains programme est, avec le manque crucial de bon pain, une des principales frustrations des expatriés français! D'où mon bonheur de la trouvaille !

Je divague.. Le reportage est assez intéressant, même si il était très "AFA". Aucune OAA, aucune association, quelques petites erreurs ou manque de précision (du haut de mon humble connaissance du sujet). Peut être que le documentaire a été tourné par ou pour l'AFA, mais ils y laissent une bonne image. J'espère que la réalité est semblable pour toi si tu adoptes à travers eux. Qu'en penses-tu ?

mardi 27 octobre 2015

Le legs de l’enfant adopté - Jacques Salome

Poème de Jacques SALOME


Le legs de l’enfant adopté

Il était une fois deux femmes
Qui ne s’étaient jamais rencontrées,
Une dont tu ne te souviens plus
L’autre que tu appelles Maman.

Deux vies différentes
Dans l’accomplissement d’une seule, la tienne, 
L’une fut ta bonne étoile
L’autre est ton soleil

La première te donna la vie
La seconde t’apprit comment la vivre
La première créa en toi le besoin d’amour
La seconde fut là pour le combler.

L’une te donna tes racines,
L’autre t’offrit son nom,
La première te transmit ses dons
La seconde te proposa un but.

L’une fit naître en toi l’émotion,
L’autre calma tes angoisses
L’une reçut ton premier sourire
L’autre sécha tes larmes.

L’une t’offrit en adoption
C’est tout ce qu’elle pouvait faire pour toi
L’autre pria pour avoir un enfant
Et sa vie la mena vers toi.

Et maintenant quand en pleurant
Tu me poses l’éternelle question :
Héritage naturel ou éducation, 
De qui suis je le fruit ?
Ni de l’un ni de l’autre, mon enfant,
Tout simplement de deux formes différentes de l’amour.

*je ne veux pas de dévoiler le final.. Mais tout finit bien*

samedi 24 octobre 2015

Idées pour le premier voyage, la rencontre

Pluie de bonnes idées..

Comme tu sais pour adopter dans certains pays, dont la Pologne, il faut réaliser plusieurs voyages..
Je pense que cela sera le moment le plus difficile dans notre parcours d'attente.
Avoir un nom, une photo, puis l'avoir rencontré, serré dans les bras, fait pleins de bisous [si il/elle se laisse faire], avoir partager des jeux, avoir la tête pleins de rêves et d'illusion.. Mais devoir le laisser pour quelques mois .. Peut être sans avoir de nouvelles régulières..
Heureusement que les copines qui passent par là avant donnent des idées, des recommandations:
Un album d'enfant où l'on peut enregistrer notre voix, pour lui dire bonjour et qu'on l'aime, dans sa langue ou dans la notre, autant de fois qu'il le souhaite 
Amener une Polaroïd pour faire pleins de photos ensemble. Penser à prendre des A3 cartonnées, des stickers, pour monter ensemble le dernier jour un joli mural
Lui offrir le même t-shirt, polo qu'un ou les deux parents portent ce jours là
Lui offrir une peluche avec laquelle les (futurs) parents ont dormi avec des semaines / mois avant le voyage
Avoir un petit carnet lui étant dédié depuis l'attente, l'assignation ou la première rencontre .. Y coller les billets d'avions, les visites de lieux, écrire les anecdotes..

Tu as d'autres idées pour le premier voyage ou pour le début de vie ensemble?

Une amie à créer une association de parents / futurs parents adoptifs. Elle a plein d'idées et de projets! Dès que la web est prête je t'en parle plus.. 

jeudi 15 octobre 2015

Les copines en Adoptie

Je t'ai souvent parlé d'elles.. Les copines d'adoption sont spéciales, uniques, seulement virtuelles quelques fois.. Certaines vivent plus près et nous avons la chance de pouvoir se voir..
Elles m'apportent de la force, de l'espoir, du soutien, nombres d'entres elles sont devenues des amies, beaucoup en sont en bonne voie.
Elles ont des gentilles intentions comme un livre qui plaît à ses enfants et partage ce bon truc de maman.. Une peluche pour Kamil@ ramenée d'un voyage... Une photo qui leur fait penser à lui/nous/moi.. Des bons plans de création de crochets, des concours... Incluant dans des nouveaux groupes de familles.. Ou simplement prenant des nouvelles de temps en temps..
Sincèrement je ne sais pas comment font certaines familles sans chercher à connaître d'autres personnes dans la même situation.. Le caractère sûrement. 
En tous cas, moi je suis heureuse de connaître toutes mes copines d'adoptions, mes amies.. C'est peut-être que mon cœur déborde d'amour pour notre Kamil@.. 


mardi 13 octobre 2015

Les vilains petits canards BORIS CYRULNIK

Notre agence nous a conseillé ce livre, duquel j’ai mis la main sur un résumé bien fait. Le livre en espagnol est disponible ici . J’ai seulement lu le premier chapitre que je meurs déjà d’envie de le partager avec toi !

Publié le 16 janvier 2006 par marteau christelle
INTRODUCTION
La résilience est un concept qui vient de la physique. Il se réfère à la capacité d‘un matériau qui a subi un choc de reprendre sa forme originale. L’homme croit en une autre vie malgré tout ce qu est arrivé auparavant. Il peut donc y avoir blessure mais il s’agit de permettre de continuer le développement de l’homme.
Cela revient finalement à la capacité d’une personne ou d’un système social de bien se développer malgré des conditions difficiles, des dimensions de résistance.
« Le résilient dit oui à la vie, là où la vie lui a dit non ».
Boris Cyrulnik est un psychiatre et un homme très médiatisé suite à tous les ouvrages qu‘il a écrit sur des sujets souvent mal compris.
Les vilains petits canards est un livre qui reprend les écrite de plusieurs auteurs et co-auteurs autour des instants où tout bascule dans l’existence et tranche la vie en deux morceaux. Ces évènements peuvent provoquer la mort mais pour ceux qui reviennent à la vie l’instant fatal devient sacré. La mort n’est jamais ordinaire.

BIOGRAPHIE
A n’en pas douter Boris Cyrulnik est un résilient.
Son enfance fracassée par la guerre et la déportation de ses parents ne l’a pas empêché de devenir un homme accompli.
 Né à Bordeaux en 1937, de père Russe, il devint orphelin à l’âge de 4 ans et fut recueilli par son institutrice Marguerite Lajuji décorée des années plus tard de la médaille des Justes. Amené par la police, il réussit à s’échapper avant le transfert pour Drancy .Par la suite, il fut ballotté tout au long de son enfance d’institutions en familles d’accueil.
Sans le procès Papon, ou son nom a été cité, Boris Cyrulnik aurait sans doute continué à garder le silence.
Cet homme qui ne parle de ses blessures qu’à la 3ème personne en écrivant sur les enfants a su transformer ses faiblesses en atouts.
Au lieu de l’éloigner des hommes, le drame qu’il a vécu l’a amené à essayer de comprendre : qu’est-ce que l’humain ?
 Après des études de médecine, il devient psy en tout genre (neuropsychiatre, psychologue et psychanalyste).
Puis s’intéresse à l’éthologie c’est à dire à la science des comportements des espèces dans leur milieu naturel.
Aujourd’hui, il est chercheur et enseignant à l’université de Toulon.
Il publie son premier livre «  Mémoire de singes et parole d’homme » en 1983, puis en « Un merveilleux malheur »1999.

Ce livre « Les vilains petits canards »publié en 2001en est la suite, il poursuit son étude sur les traumatismes d’enfants et la résilience c’est à dire la capacité que nous avons à nous remettre de nos blessures (maladie, deuil, viol, guerre, attentats, déportation)
Cette étude  raisonne comme un écho de sa propre histoire, lui-même affirme que « l’objet d’étude que l’on choisit est un aveu autobiographique « « Si je suis psychiatre, c’est évidemment à cause de mon enfance, il faut avoir un compte à régler pour faire ce métier. »

Boris Cyrulnik aurait pu devenir un vilain petit canard mais il a préféré devenir cygne.


La Résilience : définition
A la base, ce terme est utilisé en métallurgie, c'est la capacité interne d'un métal à retrouver sa forme initiale après avoir reçu un choc.
En psychologie, on se sert de cette image pour illustrer la capacité de reprendre un développement malgré l'adversité.
Ici on parle plus précisément des enfants 

Boris Cyrulnik est convaincu qu'un enfant blessé, cad traumatisé, n'est pas condamné à rater sa vie.

Tout le processus de développement peut se remettre en marche qql soit le traumatisme.

Ceci dépend de ce que l’enfant a intégré au cours de son développement.
Une des phrases clés du livre : " Faire naître un enfant n'est pas suffisant, il faut le mettre au monde… Le mettre au monde  implique que les adultes disposent autour de l'enfant les circuits sensoriels et sensés qui lui serviront de  tuteurs de développement et lui permettront de tricoter sa résilience ".

Comment doit s’établir ce  processus ?
Le principe de la résilience n’est pas que tout redevienne comme avant après un traumatisme.
De toute façon c’est impossible : Les enfants qui ont connu la violence, l'abandon, l'orphelinat, la misère ou encore la guerre seront des enfants blessés et des adultes blessés tout au long de leur vie.

Mais ce qui sûr c'est que tout enfant blessé peut tricoter des liens de résilience grâce :
·         A ses ressources internes : c’est la personnalité de l’enfant qui restera gravée en eux toute leur vie et qui est constituée dans les 3 premiers mois de sa vie : il s’agit des informations de tendresse, de chaleur humaine, d'amour ou d'attention (l’enfant se « tricote » avec la propre histoire de ses parents)
·         A ses ressources externes : il s’agit de toutes les mains tendues : un éducateur, un médecin, un parent… Celles-ci sont capitales car souvent (1 fois sur 3) l’enfant n’a aucune ressource interne (n’ayant reçu aucun amour étant bébé il est bien obligé de le chercher chez autrui )

On voit apparaître ici la structure du livre : il est divisé en 2 parties représentant 2 périodes de l’enfance pendant lesquelles se mettent en place les processus de résilience : avant l’acquisition de la parole (constitution des ressources internes) et après l’acquisition de la parole (constitution des ressources externes)
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LA CHENILLE : LA CONSTITUTION DES RESOURCES INTERNES
Avant de commencer son livre, Boris Cyrulnik écrit une longue introduction dans laquelle  il prépare son propos. L’étude de la résilience doit porter sur trois plans :
L’acquisition de ressources internes
La structure de l’agression
La possibilité de rencontrer des lieux d’affection.
Il a été nécessaire d’évaluer les efforts des coups, il faut maintenant analyser les facteurs qui permettent la reprise d’un type de développement. Il y a encore des personnes qui pensent que la souffrance psychique est un signe de faiblesse, une folie.
Chaque personnalité chemine au cours de la vie, le long de sa propre voie qui est unique. Cette nouvelle attitude face aux épreuves de l’existence invite à considérer le traumatisme comme un défi.
La chenille est une exploration intime, au plus profond, du développement des facultés de résilience- différentes selon les individus.


                              i.        Le temperament

Le mot tempérament a évolué. Anciennement « humeur » chez les grecs ou « émotion façonnée par l’hérédité et l’éducation » chez les révolutionnaires, aujourd’hui, c’est la tendance à développer sa propre personnalité d’une certaine manière- c’est ce que Stern appelle un « affect de vitalité ».

Il se façonne par un assemblage au fil de l’évolution de l’enfant :
->in utero- le bébé va le façonner à l’aide des sensations de sa mère
« Si la mère est stressé pendant la grossesse, l’enfant le sera à la naissance et ainsi de suite…. »
->pendant les premières années
Mémoire des images visuelles et sonores ainsi que la mémoire des récits vers 5 ou 6 ans.
Le tempérament, c’est un comportement, mais c’est aussi un « comment » du comportement, une manière de trouver sa place dans son milieu. L’histoire de la mère, ses relations actuelles ou passées, participe ainsi à la constitution des traits tempéramentaux de l’enfant à naître ou juste né. Avant le premier regard, le premier souffle, le nouveau-né humain est happé par un monde où la sensorialité est déjà historisé.
C’est là qu’il aura à se développer.

En effet, « faire naître un enfant n’est pas suffisant, il faut aussi le mettre au monde » et cette mise au monde va s’élaborer dès les premiers moments de la vie. Au moment de la première rencontre, l’enfant va prendre sa signification pour la mère. Cet enfant réel va se substituer à l’enfant imaginaire du temps de la grossesse.
Cette première interaction mère / enfant dans la réalité va associer l’arrivée du père dans le champ sensoriel du nourrisson. Chaque famille met après en scène son propre scénario : exemples p.63
L’enfant lui-même est un acteur. Son style de comportement dans les premiers jours va directement agir sur le comportement des parents et sur la réponse que vont donner les parents au bébé exemples p56.


                            ii.        L’attachement

L’histoire des parents, leur manière de vivre, leur condition sociale et leur cadre affectif lorsqu’ils accueillent leur enfant vont déterminer la manière dont l’attachement va se tricoter.
Ce concept a été développé dans les années 50 par John Bowlby. L’enfant établit son style relationnel en se rattachant à ceux qui voit les premiers : la famille ou les tuteurs de développement.

Au commencement, l’enfant est ce qu’il perçoit c’est-à-dire sa mère.
Vient alors se greffer le père.
Il forme alors un triangle parental qui sert de cadre de référence au champ sensoriel de l’enfant.
Il y a alors quatre types d’alliances possibles :
·         les familles coopérantes où les trois partenaires jouent leur place, façonnant un triangle sensoriel harmonieux.
·         Les familles stressées où l’interaction est faussée par la crispation d’un des parents ou d’un retrait de l’autre
·         Les familles collusives où l’alliance s’opère au détriment d’un tiers
·         Les familles désorganisées dans lesquelles l’alliance ne peut se nouer.

Dans ce triangle parental plus ou moins cohérent, l’enfant va élaborer sa manière propre de répondre aux signaux émis par les parents ou les tuteurs. C’est ce que Bowlby appelle le Modèle Opératoire Interne (MOI).


La manière dont l’enfant explore son alentour dépend de la façon dont sa mère a répondu à sa quête de familiarité dans les dix-huit premiers mois de la vie.
Cette expérience consiste à faire jouer l’enfant avec sa figure d’attachement, puis celle-ci s’en va. Une personne inconnue rentre alors dans l’aire de jeu. Puis la mère revient.
On renouvelle ce scénario en supposant qui l’enfant a appris que sa mère va revenir.
Il passera alors par plusieurs impressions : sécurité, séparation, présence non familière, retrouvailles
Cette expérience permet de dégager quatre types d’attachement
·         l’attachement sécure : l’enfant, sécurisé par la présence de sa mère sait trouver un substitut sécurisant quand la mère (ou le tuteur) s’en va, un nounours par exemple, et peut créer un nouveau lien de sécurité
·         l’attachement évitant : quand la mère n’a pas acquis la figure d’attachement, son absence néantise le monde sensoriel de l’enfant. L’enfant n’a pas la capacité de trouver un objet substitut ou d’aller en quête d’un nouveau lien affectif.
·         l’attachement ambivalent : produit des enfants peu explorateurs, difficiles à consoler.  Ils ne peuvent établir de relation d’aide que par l’expression de leur détresse
·         l’attachement désorganisé : au cours des dix-huit premiers mois, l’enfant n’a pu établir aucune stratégie de quête affective ou de lutte contre l’angoisse, pas même par des comportements autocentrés (sucer son pouce, se balancer). L’étrangeté qu’il communique désoriente à son tour l’adulte.

Transition
Ces différents types d’attachements peuvent être modifiés à tout moment, sitôt qu’un événement modifie un seul point de l’expérience. Ceci tend à prouver l’importance de la présence d’un tiers bienveillant avec l’enfant et son entourage. Si les tuteurs de développement sont défaillants (mère dépressive, isolée..), d’autres adultes pourront permettre à l’enfant de reprendre son développement.

Le Papillon
Il s’agit de la 2ème partie du livre représentant la 2ème période, c’est-à-dire le moment où l’enfant constitue ses ressources externes auxquelles il pourra faire appel en cas de traumatisme.

1.    Le traumatisme

Pour comprendre la notion de traumatisme, il faut comprendre ce qu’est un tuteur de développement pour Cyrulnik :
Les adultes disposent autour de l'enfant les circuits sensoriels et sensés qui serviront à l’enfant de tuteurs de développement et lui permettront de tricoter sa résilience. Un tuteur est donc une personne, un sentiment…auquel l’enfant pourra s’accrocher en cas de besoin de reconstruction personnelle, c’est-à-dire en cas de traumatisme.


Comment apparaît un traumatisme ?
On peut parler de traumatisme à partir du moment où l’enfant parle : dès qu’un enfant parle son monde se métamorphose. Il doit se représenter ce qu’il a vécu ou ce qu’il vivra.
Avant ce stade, on ne peut pas parler de traumatisme, on peut simplement évoquer un coup ou une altération du milieu qui entrave l’enfant.
Un traumatisme est la mort d’un tuteur de développement. (ex : abandon de l’enfant, donc plus de sentiment d’être aimé, donc l’enfant ne peut plus s’accrocher à ce tuteur : plus d’amour = manque de confiance en soi)
La psychanalyste Anna Freud a expliqué qu’il faut frapper 2 fois pour faire un traumatisme :
·         1 fois dans le réel : c’est l’épreuve, la souffrance, la perte…
·         1 fois dans la représentation du réel et dans le discours des autres sur la personne après l’événement.

2. Surmonter un traumatisme :
Pour comprendre l’effet dévastateur du traumatisme, il faut chercher autant dans le discours social (cad dans le discours des autres) que dans le récit de l’enfant.
Il faut savoir que l’idée que l’on se fait de ce qui nous est arrivé dépend beaucoup du regard des autres (des réactions de la famille, l’accueil de la société…)
Voici ce qui est primordial pour que l’enfant surmonte un traumatisme :
·         l’accueil de la société de façon positive
·         socialiser son récit : pour ne pas délirer, l’enfant doit socialiser son récit, il est contraint de ne pas rester silencieux, et doit arriver à maîtriser la représentation de sa perte (la perte d’un de ses tuteurs) .Ceci peut se faire par le jeu, théâtre, le dessin…
Si aucune de ces 2 règles ne sont appliquées, l’enfant peut s’apaiser momentanément par certains passages à l‘acte comme :
·         délinquance
·         extrémisme
·         impulsions psychopatiques…

3. Conséquences pour un enfant résilient :
Dans son enfance :
Ils utilisent des mécanismes de défense. Le recours au rêve, d'abord. Quand le présent est intolérable, l'imagination d'un autre futur fournit des trésors qui aident à le supporter. Ces enfants-là refusent de faire une carrière de victime, ils s'évadent de façon à laisser la partie saine de leur personnalité agir. Ces enfants ont souvent de grandes capacités intellectuelles. L'intellectualisation est un moyen de se défendre contre la souffrance endurée. Ils deviennent philosophes à l'âge où d'autres jouent à la poupée. Et très vite, les enfants résilients deviennent de grands créatifs, et transforment leur blessure en œuvre d'art pour mettre une distance entre eux et leur traumatisme : ils sont souvent écrivains, comédiens.
Certains se tournent vers les autres, et veulent s'engager socialement (œuvres humanitaires, éducateurs de rue…), ou s'orientent vers de longues études (souvent en psychologie) : ce qu'ils veulent avant tout, c'est devenir l'auteur de leur destin. Ce sont des décideurs parce qu'ils n'ont rien décidé de leur enfance.


Dans sa vie d’adulte :
Pour ces enfants blessés, à l'âge adulte, la principale conséquence, c'est qu'ils perdent confiance en eux. Ils éprouvent une grande difficulté à s'attacher à quelqu'un. Ils ont peur d'aimer et il leur paraît incroyable d'être aimé.
Et c'est logique, étant enfant, ils ont culpabilisé, vu qu'enfant on a beaucoup de mal à distinguer ce dont on est responsable, parce que l'enfant n'est pas encore individualisé. Par exemple, une de mes jeunes patientes m'a dit un jour qu'elle était persuadée d'être responsable de la mort de sa mère, décédée des suites d'un cancer. Bien souvent, ces adultes sont prisonniers du passé ; ils sont obsédés par les images de la blessure, et pratiquent le déni, c'est à dire : " j'ai été battu, mais ce qui m'est arrivé, ce n'est pas si grave ". C'est faux, bien sûr, ça leur permet de ne pas se placer en victime, mais ça ne suffit pas à dépasser le problème.
Enfin, ces adultes sont victimes du regard social qui génère le sentiment de honte, du genre : " tu as été violée, tu es souillée et du coup tu vaux moins que les autres ", cette souffrance interne de honte, ce sont les autres qui la provoquent.


CONCLUSION

La résilience n’est donc pas un vaccin contre la souffrance mais c’est un processus, un chemin à effectuer. Une trop bonne adaptation face à un traumatisme n’est pas une preuve de résilience. Ce que l’auteur cherche aussi nous démontrer c’est aussi qu’un enfant martyre ne deviendra pas forcément un parent qui tapera ses enfants et qu’un enfant violé ne sera pas un violeur systématiquement