mercredi 4 mars 2015

Adoption: faut-il changer le prénom de l'enfant?

Plusieurs fois la question du prénom a été posée, dont ici avec une réflexion plus personnelle et la liste des prénoms polonais les plus répondus.

Voilà un article intéressant de l'Express qui répond assez bien a la problématique, et qui reste dans la ligne de l'avis que nous avons.

Merci au groupe Fb de l'avoir diffusé :-)

"Changer ou non le prénom d'un enfant adopté, c'est un sujet qui génère beaucoup de discussions inappropriées et qui en dit long sur la façon dont sont traitées les familles adoptives", prévient d'entrée de jeu Jean-Vital de Monléon, pédiatre, spécialiste de l'adoption et auteur de Naître là-bas, grandir ici: l'adoption internationale. "Il faut aller au-delà des idées reçues sur l'adoption. Non, il n'est pas forcément mauvais de changer le prénom de l'enfant même quand il est grand", poursuit-il, à l'opposé de Françoise Dolto, qui s'était affichée résolument contre le changement de prénom. 
Le médiatique pédiatre Marcel Rufo émet lui aussi un avis catégorique sur le sujet. "Lorsque les enfants ont déjà un prénom donné par leur mère ou leur père, il ne faut pas changer de prénom. Il faut leur laisser ce prénom en mémoire et en héritage de quelqu'un qui, pourtant, les a abandonnées", déclarait-il dans son émission Allo Rufo, sur France 5, précisant toutefois qu'en consultation, il ne voyait que les zones sombres de l'adoption. Jamais les adoptions réussies. 
Fanny Cohen-Herlem, pédopsychiatre et psychanalyste, auteure de L'adoption, comment répondre aux questions des enfants?, suit les parents puis leurs enfants, de la demande d'agrément jusqu'au suivi post-adoption. Son avis se rapproche de celui du docteur Jean-Vital de Monléon, qui conseille de réagir au cas par cas. "Il y a de toute façon toujours une histoire individuelle à prendre en compte. Le prénom n'est que la partie émergée de l'iceberg. Il permet de s'interroger sur ce que l'on sait de l'histoire des enfants et sur ce qui fait sens dans la filiation", précise-t-elle. Ainsi faut-il prendre en compte différents facteurs avant de faire le choix décisif autour du prénom, qui pour toutes les familles, n'est jamais laissé au hasard. 
"Certains prénoms ne rendent pas service à l'enfant", explique simplement Fanny Cohen-Herlem. De par leur sens dans la langue française ou parce qu'ils sont difficilement prononçables en français comme Tematamaruinanaiterai, qui a pourtant une jolie signification en polynésien, "Petite fille aux yeux tendres qui regarde le ciel". Parfois, néanmoins, le prénom d'origine s'impose aux parents. C'est le cas pour Christelle et son mari, qui ont adopté un petit garçon de trois ans, en 2009. "Nous voulions changer son prénom pour lui créer une nouvelle vie, une nouvelle naissance. Nous avions le prénom depuis longtemps mais après avoir vu notre petit Sergeï, tout est devenu limpide. C'est un prénom peu courant en France. Il sonne bien avec notre nom de famille et nous souhaitions lui apporter un peu de ses racines", raconte Christelle. 

L'histoire du prénom

"Le prénom d'un enfant adopté n'est pas nécessairement attribué par ses parents biologiques", rappelle Jean-Vital de Monléon. Les prénoms peuvent être donnés de façon mécanique, par les organismes d'adoption, suivant une liste ou selon les circonstances, comme cet enfant prénommé comme un homme politique du fait de sa coupe de cheveu à la naissance ou cet autre dont le prénom signifiait "malvenu". Les parents ont alors peu de raisons de s'attacher au prénom d'origine de leur enfant. C'est le cas de Mélanie et son mari: "Lorsque nous avons adopté notre fille, elle avait cinq mois et demi. Elle n'avait pas d'histoire attachée à son prénom, puisqu'il ne lui avait pas été donné par ses parents biologiques. Nous l'avons appelée Janelle. Ce qui est amusant, c'est que Janelle n'est pas un prénom très répandu et que les gens pensent qu'il s'agit de son prénom d'origine." 
"En nommant son enfant, on le fait rentrer dans sa filiation. Filiation dont on voudrait priver les familles adoptives", souligne Jean-Vital de Monléon, montrant du doigt les vains projets de loi sur le sujet. Il arrive d'ailleurs que des enfants plus âgés (à partir de six ans), demandent d'eux-mêmes à changer de prénom. "Car ils sont conscients que c'est un facteur d'intégration, dans la famille et dans la société". 
Dans la famille de Guilhem, tous les premiers nés ont des prénoms commençant par la lettre G depuis dix générations. Il ne pouvait en être autrement pour son premier enfant. "Nous avions en tête depuis longtemps le prénom Gabriel", raconte Stéphanie, son épouse. "Lorsqu'on nous a présenté notre fils, il s'appelait Samuel, un prénom que nous aimions beaucoup, avec la même musicalité que Gabriel. Cela nous a fait hésiter, mais nous ne voulions pas casser la filiation. Nous avons donc gardé Samuel en deuxième prénom et l'avons appelé par ses deux prénoms pendant quelques semaines, le temps de laisser Samuel s'effacer. Leur prénom, c'est le premier cadeau que j'ai fait à mes enfants. Je ne leur ai pas donné la vie mais je leur ai donné un prénom", confie-t-elle. 
Si il ne faut pas sacraliser à tout prix le prénom de naissance, il est important cependant de ne pas le faire disparaître complètement. Jean-Vital de Monléon insiste sur l'importance de le laisser en deuxième prénom. "Il est fondamental de conserver ce prénom, par respect pour l'histoire de l'enfant". Le faire disparaître serait d'ailleurs pour Fanny Cohen-Herlem "une façon de nier l'existence d'un avant. Comment l'enfant pourrait-il devenir un sujet, qui pense, qui a une identité, si il doit se construire sur du sable mouvant?" 


10 commentaires:

  1. Es un tema sobre el que habrá que meditar. Mi marido tiene muy claro que no le debemos cambiar el nombre salvo que éste sea muy difícil de pronunciar o le vaya a convertir en objeto de burlas. Imagino que es lo correcto, aunque yo aún no he tomado una decisión al respecto.

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  2. Bonjour, j'avais déjà mis un commentaire sur le précédent post il me semble...Nous avons changé le prénom de notre fils, il vient d'un pays étranger et son prénom d'origine était anglo-saxon et n'avait rien à voir avec ses racines. On l'a gardé en second. Il a été donné par son orphelinat donc son VRAI prénom d'origine on ne le connait pas. Comment l'a apellé sa mère bio ? nous n'en saurons jamais rien. 1 an après son arrivée, il ne s'en souvenait plus alors qu'il avait 6 ans.
    Marie maman de R. le + beau prénom du monde !

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  3. Coucou,
    Nous avons déjà en tête deux prénoms et on aimerait conserver une petite partie de son prénom vietnamien ❀

    Je t'embrasse

    Manon

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  4. Bonsoir
    Lorsque le dossier de notre enfant nous a été présentés et que nous avons découvert le prénom de notre enfant, nous avons hésité. Nous avons hésité parce que ce prénom aurait pu être choisi par nous-mêmes, parce qu'il nous plaisait.
    Cependant, nous avions envie de lui donner le prénom que nous avions choisi lorsque nous parlions de lui alors que le téléphone n'avait pas encore sonné.
    Notre fils a donc notre prénom choisi pour lui en premier, et le prénom donné à sa naissance en second. Parce que ce dernier fait partie intégrante de son histoire, parce que si nous le retirions, il disparaîtrait complètement de son acte de naissance. Et ça, nous ne le voulions pas.
    Bonne réflexion à tous les 2
    Bisous xxx

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  5. Bonsoir,

    notre fille portait avait deux prénom et un nom de famille. Son prénom étant un prénom de la génération des 60 ans chez-nous, nous avons été bien surpris! Ses prénoms lui avait été donné par la travailleuse sociale et son nom était celui de sa mère biologique. Depuis qu'elle était toute petite, les gens l'appelait par un surnom, jamais par ses prénoms.

    Nous avons donc décidé de lui donner un nouveau prénom, suivi des ses deux prénoms d'origine, d'ajouter un quatrième prénom qui est son nom de famille d'origine puis de lui donner notre nom de famille. Ainsi, son nom usuel est le prénom que nous avons choisi et notre nom de famille mais elle garde ses prénoms d'origine ainsi que le nom de famille de sa maman d'origine, sur son acte de naissance.

    Nous trouvions important de lui laisser ses prénoms et nom de famille d'origine car c'est une des seules choses qui lui appartienne de sa vie "d'avant".

    Bonne décision!
    Geneviève

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  6. Vaste sujet. Après avoir beaucoup lu et écouté, je me suis rangé à l'avis suivant: que le prénom soit d'origine ou changé, il faut que nous, parents adoptants, puissions dire "j'ai décidé de t'appeler xxx car c'est mon choix de parent". Si xxx est le prénom d'origine il faut aussi que l'on puisse dire avoir fait le choix volontairement de le conserver.
    Maintenant si l'enfant a plus de 5 ou 6 ans, son avis compte aussi. Parfois ils rejettent tout ce qui vient de leur histoire d'avant et demandent un nouveau prénom pour une nouvelle vie et une nouvelle famille. Mais au final c'est notre décision de parent, et d'ailleurs souvent la 1ere décision que nous prenons avec notre enfant adoptif!
    Bonne réflexion et bons cours de polonais!
    La pingoofamily http://pingoofamily.blog.lemonde.fr/

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  7. Chaque enfant, avec son histoire unique.. A chaque famille de trouver la meilleure solution. Nous avons quelques prénoms en tête, mais selon l'histoire nous prendrons la décision. En principe nous le garderons, ou nous choisirons une version française, espagnole ou italienne... Dans le cas où le prénom soit vraiment compliqué, nous le laisserons en 2ème. Mais pas plus de deux prénoms, car en Espagne il aura les deux noms de famille et le mien est long!
    Merci à toutes pour vos avis et expérience.

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    1. Tu ne peux pas donné plus de 2 prénoms pour l'état civil en Espagne donc les deux nôtres ont en premier le prénom qu'on leur a choisi (après avoir eu leurs dossiers, leurs photos et leurs histoires) et en second leur prénom chinois, donné par l'orphelinat qui était traduit de 2 mots que nous avons transformé en un seul mot. La seule différence du coup entre leur état civil français et espagnol est une virgule (ou non) entre leurs prénoms !!
      Je suis d'accord avec Corinne, c'est une de nos premières décisions de parents et à nous d'être à l'aise avec, le reste suivra.
      Bonne réflexion !

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  8. À chaque famille son vécu, son histoire et son choix. Notre puce avait presque 4 ans lorsque nous sommes allés la chercher. Nous avions choisi un prénom mais quand nous avons connu celui qu'elle portait depuis la naissance, nous avons fait un choix un peu différent : elle portait un prénom double (mais seulement le 1er était réellement usuel) donc nous avons gardé le 1er prénom puis en 2nd nous avons mis celui que nous avions choici et en 3e son 2e prénom. Je ne crois pas, sincèrement, qu'elle aurait aimer changer de prénom. Bisous

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  9. Es un tema complicado. Nosotros no lo tenemos claro, aunque creemos que le pondremos un nombre (según si es mayor o no) y le mantendremos el suyo después

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