dimanche 28 juin 2015

Album d'adoption Mr Wonderfull

L'autre jour je t'avais dit que j'avais finalement craqué sur l'album d'adoption parfait pour Kamil@!
Le voici:
Intitulé "nous t'attendions", il est tout simplement parfait ! Des couleurs vives, des messages ultra positifs pensés adoption!! 
Les autres disponibles ne m'avaient jamais autant enthousiasmé que celui celui.
Mr Wonderfull (http://www.mrwonderfulshop.es/es/album-para-padre-de-corazon-te-estabamos-esperando.html) est une entreprise catalane qui se caractérise par des messages drôles, positifs, enthousiastes d'objets tels qu'agendas, albums, bougies, tasses, etc. Ils ont une petite collection en français et surtout en espagnol et catalan.
Normalement je ne fais aucune pub ici mais Mr Wonderfull est une exception, car c'est exactement le message qu'il nous faut!
Maintenant j'ai hate de recevoir l'appel magique et de pouvoir le compléter!

Quelques images de l'album sur le lien plus haut...



Nacido del corazón- né du cœur

a l'occasion de mon anniversaire, une amie m'a offert ce magnifique livre illustré, espagnol, dont je t'avais mis une photo sans explication - la voici donc:

Il y a des enfants qui naissent du cœur de leur mère. Se sont ceux qui ont été désirés et attendus depuis tellement de temps, lesquels - généralement - il faut aller chercher à travers monts et océans, comme l'ont fait Rosa et Carlos dans ce conte. Des enfants qui doivent en réalité adopter leur parents adoptifs. Ceux sont des enfants qui sont fait avec amour, enthousiasme et patience, tel le prescrit le médecin de ce livre.
Les illustration sont très originales et marrantes, avec des couleurs brillantes, et accompagnent a cette mère - et à ce père - durant toute leur grossesse de cœur.
Une histoire parfaite pour expliquer son histoire à un enfant adopté. Et bien sûr, pour tous les enfants, pour qu'ils apprennent la diversité, comprennent qu'il peut y avoir différentes origines et sortes de familles. Un livre pour dédramatiser l'adoption et montrer que ce qui importe est la conception avec le cœur et donner la vie avec amour.

  • Berta Serrano Vreugde
  • Alfonso Serrano Vreugde

Texte original:
Hay niños que nacen en el corazón de su madre. Son aquellos deseados y esperados durante tanto tiempo, a los que –muchas veces– hay que ir a buscar cruzando nubes y senderos, como hicieron Rosa y Carlos en este cuento. Niños que, en realidad, tendrán que adoptar a los padres que los adopten.
Son hijos que se hacen con amor, entusiasmo y paciencia, tal como prescribió sabiamente el médico de este libro.
Las ilustraciones son muy originales y divertidas, de colores brillantes, y acompañan a esta madre –y a este padre–durante todo su embarazo del corazón.
Una historia para explicarle justamente su historia al niño adoptado. Y, por supuesto, para que todos los niños, nacidos como hayan nacido, aprendan a crecer en la diversidad, comprendiendo que hay diferentes orígenes y distintas clases de familias. Es un libro para desdramatizar la adopción y subrayar que lo único que importa es concebir con el corazón y dar a luz con amor.


samedi 27 juin 2015

Normalité adoptive (3/3)

Voilà le dernier "chapitre" promis:

Les ados ado(ptés)

• Ils ont des options supplémentaires

• Ils sont dans la normalité adoptive

• Sumo ? Solo ? Velcro ?

Ce sont trois styles d’attachement.

 

Le solo (style d’attachement évitant): un enfant arrivera dans la relation adoptive avec un modèle opérationnel interne de type évitant. Il aura appris que pour survivre, vaut mieux se débrouiller tout seul (« je règle mes problèmes moi-même », « l’enfer c’est les autres »). Il va sembler nous ignorer, être très ou trop autonome et avoir une relation très utilitaire avec nous. Il semblera sans affect, c’est-à-dire sans grande émotion, alors qu’en dedans, il sera très souffrant (triste). L’enfant solo attend que l’autre devine ce dont il a besoin (= attitude de nouveau-né). Devant le stress, il se retire. « Non » = rejet.

 

Le velcro (le résistant-anxieux): un enfant avec, au départ, un modèle opérationnel interne de type résistant-anxieux va s'accrocher désespérément à nous comme un bébé koala dans la fourrure de sa mère. Il «perd» parfois le contrôle de ses émotions : peur, angoisse, crise de nerfs. Les enfants velcro, ont besoin d’être rassurés, ce sont des gens serviables, gentils, mais collants: très anxieux. Ces adultes ont une pauvre estime d'eux-mêmes, syndrome de l’imposteur. Devant le stress, ils s’accrochent.

 

Le sumo (le résistant-ambivalent et, dans les cas extrêmes, le désorganisé): un enfant avec au départ un modèle opérationnel interne de type résistant-ambivalent sera impulsif, violent, très opposant avec beaucoup de crises de colère. Il dérégulera ses affects avec rage, violence envers lui-même et/ou les autres. Les enfants sumo ont un attachement ambivalent, stressé, maladroit. Ces adultes veulent que les gens pensent qu’ils sont invulnérables: si on s’éloigne, ils se rapprochent, si on se rapproche, ils s’éloignent. Devant le stress, ils se mettent en colère.

Attention: chaque style ou type d’attachement peut se manifester avec beaucoup de

nuances.

 

• Se détacher sans être totalement détaché

Il faut comprendre que l’enfant est confus. Les parents doivent être le filet en dessous du funambule. Il ne faut pas lui donner le pouvoir de choisir nos émotions, il a besoin de parents solides (rester solide malgré la tempête) : «T’es pas ma mère», «Tu as le droit de ne pas m’aimer aujourd’hui (de ne pas te sentir mon enfant), mais tu n’as pas le pouvoir de faire que je ne t’aime pas (tu ne peux pas changer mon amour pour toi)». L’amour est un cadeau qui ne s’impose pas.

 

Il faut croire en l’enfant, mais pas toujours à ce qu’il dit. Entendre ce qu’il exprime, mais ne pas s’arrêter aux mots qu’il utilise.

 

• La révolte sur un plateau d’argent

Ça arrive toujours un jour. Les ados adoptés n’ont pas besoin de chercher des formules provocantes telles que «vous êtes vieux jeu»; il leur suffit de dire «vous n’êtes pas mes vrais parents». Il faut rester un parent solide: « je n’ai pas peur de tes émotions».

 

• Laisser voguer les enfants vers le monde adulte sans tout démolir

Pour un enfant biologique, le lien de sang ne se discute pas. Les enfants adoptés testent le lien d’attachement et, à la majorité, le lien légal (seul lien qui unit parent et enfant): «est-ce que quand je serai majeur, mes parentsvont encore s’occuper de moi?».

Pour eux, inconsciemment, il faut qu’une séparation se passe mal (départ aux études par exemple): «Tu n’as pas besoin de saboter notre relation, notre attachement, pour te séparer. Tu vas avoir ton appartement ; je reste là pour toi».

 

• Les limites de la réparation

Les parents adoptifs doivent accepter qu’ils ne peuvent pas tout réparer. On ne peut pas dire «je veux qu’il soit heureux», cela ne s’impose pas. Il faut laisser partir l’enfant en restant disponible.

 

 

• Les 3P pour rester fort

En tant que parent, il faut :

1) prendre soin de soi (chaque jour : faire 5 choses pour soi, 5 choses pour l’enfant)

2) prendre soin de soi

3) prendre soin de soi

 

 

Remarque

L’attachement se fait souvent plus vite, plus facilement, avec le papa. C’est normal, car:

 

1) Par nature, la maman est le «camp de base». Elle porte son enfant, puis le protège

(assure la survie du bébé). De son côté le papa intervient plus tard, quand l’enfant est

déjà plus grand ; son rôle est de l’emmener découvrir le monde.

 

Lorsque l’enfant adopté arrive (à quelques mois ou années), il est en âge de «découvrir le monde». Le papa adoptif entre donc tout de suite dans son rôle naturel.

 

De son côté, la maman doit non seulement faire le «deuil» de la maternité, mais il lui manque en plus «l’outil» d’attachement qu’elle n’a pas pu construire avec l’enfant bébé.

 

2) De plus, la maman adoptive est face à un enfant qui a déjà connu l’échec avec sa

maman biologique et qui se méfie.

 

Il revient au papa d’expliquer cette situation à l’enfant.

 

Et en prime, une interview toute fraîche de J.Lemieux: 


jeudi 25 juin 2015

Contes de fées et polonais

Il y a contes et contes... Hier nous avons reçu 4 jolis livres de contes polonais.. Un est avec des classiques des histoires pour enfants (le chat bottés, Cendrillon, etc); les 3 autres sont des fables, poèmes et contes d'auteurs ou origines polonaises.. 
Très bien pour travailler le peu qu'on a appris, le temps que Kamil@ arrive..

lundi 22 juin 2015

L'année du papillon


J’ai été bien gatée cette année (comme la plupart des années 😊.. des voeux ont été lancés pour nous depuis les montagnes sacrées inca, avec les bonnes ondes de Pacha Mama..  Je suis rentrée de l’année oú je vais me transformer en un beau papillon, en étant maman.. les années de “larves” sont derriere moi, c’est bon signe, aprés 31 ans..

Sur le chemin du travail j’ai eu pleins de messages de felicitations, quelques appels aussi.. Qui ont continué toute la journée (sans compter les deux amies qui traditionnellement me le souhaitent la veille…).

Au bureau, mes collégues m’avaient decoré mon ordinateur … et tout plein de felicitations! (Désolée pour le bureau en désordre...)

En rentrant a la maison le plan était de ne rien faire, ce qui m'allait très bien.. Mais des amis sont arrivés petit à petit, m'ont offert de jolis cadeaux, j'ai même eu droit à une sérénade de joyeux anniversaire à la mandoline...

Nous sommes allés dans un de mes resto préféré où d'autres amis attendait et nous avons divinement dîner.. Que demander de plus? (À part de le fêter avec kamil@, mais là ce n'était pas possible...!)

J'ai reçu un joli livre d'adoption que j'ai hate de lire au calme; et de pouvoir verser des larmes tranquillement -


 et à la solution de l'énigme du papillon.. Magnifique !



dimanche 21 juin 2015

21 juin


J'ai toujours aimé cette date.. 21 juin.. Le début de l'été, la fête de la musique et du vin (à Bordeaux!). En Pologne aussi c'est une date importante.
J'ai vu une publication sur le groupe France-Pologne de Facebook qui l'explique bien:

Wianki - Noc Kupały (Célébration de l’Été)
Fête de l’Été, de l' Amour et de la Nature !!

Ce Week-End et jusqu'à Lundi soir, tard dans la nuit, le ciel Polonais s'illuminera de magnifiques lanternes volantes, lampions célestes et autres gigantesques feux d'artifices à l'occasion de la Fête de la Saint Jean appelée en Pologne "Wianki" ou encore "Noc Kupały"( petit extrait à voir dans cette vidéo : http://www.youtube.com/watch… )
Fête du feu, de l'eau, du soleil et de la lune...de nombreuses et belles histoires relatent l'amour des Polonais pour Dame Nature !
- Concerts (Fête de la musique oblige ;-) )
- Spectacles de sons et lumières, (au pied du château de Wawel et le long des berges du Vistule à Cracovie, Varsovie...)
- Couronnes de fleurs flottantes qui selon la tradition, sont déposées sur l'eau avec une bougie par de jeunes filles toutes de blanc vêtues afin de connaitre leur avenir, etc....

Liens pour plus d'informations en français :
http://www.pologne.travel/fr/actualites/wianki-la-f-te-de-la-saint-jean-a-cracovie/
http://www.routard.com/guide_agenda_detail/233

En plus cette année, c'est également la fête des pères (la dernière sans kamil@ pour cheri- j'espère) en France et dans plusieurs pays; et comme toujours la veille de mon anniversaire ☺️

Pleins de choses à célébrer donc!

samedi 20 juin 2015

Normalité adoptive (2/3)

Voici la deuxième partie du résumé, avec une pensée pour les piqûres de rappel et les livres voyageant sur les océans..

Les causes de la normalité adoptive de non (futurs) enfants:

Qu’est ce qui cause cette « normalité adoptive »?
Ce sont 5 malnutritions:
- alimentaire
- sensorielle
- affective et relationnelle
- cognitive
- sociale

Malnutrition alimentaire :
40% sont des prématurés ou des petits poids (malnutrition in utero). Il faut donner un verre d’eau toutes les heures (l’enfant n’ose pas, n’a pas conscience de ses besoins, ne pense pas qu’il peut manger ou boire dès qu’il en a envie). Il faut penser au pipi de sécurité (car idem, n’a pas conscience de ses besoins).

Malnutrition sensorielle :
Tout enfant a besoin d’un régime sensoriel (stimulation par l’odeur, le toucher, l’ouïe, le goût, la vue). Par exemple, les papas jettent en l’air les enfants (cela aide pour le lien d’attachement = tu peux compter sur moi, je te rattrape).
Les difficultés d’apprentissage sont parfois liées au manque de stimulations sensorielles.

Malnutrition affective et relationnelle :
L’enfant adopté n’a été unique pour personne, il a besoin d’être une merveille pour quelqu’un.
On ne lui a pas dit qu’il était beau. On doit le «mettre au monde»: «bienvenue dans l’univers, je t’attendais, je veux te connaître». C’est les parents adoptifs qui « mettent au monde » l’enfant : «tu es quelqu’un d’exceptionnel».

Mais au début l’enfant ne sait pas quoi faire de l’amour. D’abord on répond aux besoins fondamentaux, le parent adoptif est au début « une infirmière, un éducateur et un gardien de zoo ». La malnutrition affective devient une malnutrition relationnelle: l’enfant ne connaît que le lien utilitaire. Il faut compter environ un an pour combler les carences de malnutrition et s’apprivoiser à temps plein (par un parent au moins) ; toutes les études internationales le disent.

Les enfants adoptés s’adaptent bien à la crèche ou à l’école car ils ne sont pas encore attachés (rappel l’orphelinat, pas de confiance aux parents). Il faut d’abord bien construire le lien d’attachement avant de scolariser les enfants.
L’enfant n’est pas sûr qu’il existe s’il ne bouge pas, ne parle pas.

Malnutrition cognitive :
Par exemple cacher ses yeux derrière ses mains, puis faire « coucou » en ouvrant ses mains permet à l’enfant de réaliser qu’il y a quelque chose derrière même si on ne le voit pas.

Les pleurs = alerte, inquiétude de tout le monde. Les cris et pleurs permettent à l’adulte de venir en courant et à l’enfant de réaliser les liens de cause à effets, de voir qu’il a du pouvoir sur quelque chose alors qu’avant il ne pouvait rien faire (si pas de réponse: «je suis une personne pas importante»).
L’enfant est en manque de jeux, chansons.... préparation des apprentissages, donc il n’est pas prêt à aller à l’école.

Malnutrition sociale:
L’apprentissage social commence tôt chez le bébé, par l’observation. Or l’enfant adopté a soit:
- pas de référence: il n’a pas pu observer une famille fonctionner (orphelinat sans stimulation)
- de mauvaises références (maltraitance, parents négligents)
Les enfants réclament l’école car ils connaissent la vie en collectivité et cela les rassure mais ils doivent connaître la vie de famille d’abord (en apprendre les règles). Puis connaître les codes sociaux et le quotidien (il n’y a pas d’évidences pour eux).

mercredi 17 juin 2015

Normalité adoptive (1/3)

Inutil de te rappeler que je suis fan de Johanne Lemieux, travailleuse sociale, psychothérapeute, conférencière, animatrice, auteure québécoise.  
A plusieurs reprises j’ai publié des extraits de ses livres / écrits (ici), et aujourd’hui je vais le faire encore. C’est un peu long, mais très intéressant… Alors je l’ai coupé en différentes parties: La normalité adoptive et les 12 clés pour comprendre les enfants et ados ado(ptés); les causes de cette “normalité”; les différents types d’attachement (avec quelques conseils en prime). Le pdf complet: http://www.adopte.ch/francais/divers/Johanne_Lemieux_2012-04-19.pdf
  
Aujourd’hui le thème de la préparation de l’entourage est sorti lors d’une rencontre très intéressante (je reviendrai sur “aujourd’hui” sous peu!), et je viens de voir que J.Lemieux avait un libre prévu pour automne 2014 sur le sujet mais je ne trouve rien.. ses plans ont dû changer – tu en sais quelque chose??
Je m’éloigne comme souvent du sujet… retournons à La normalité adoptive:
Les enfants adoptés ne se situent pas dans la même catégorie que les enfants biologiques = catégorie «modèle de base»; ils ne font pas partie non plus d’une catégorie « anormal pathologique ». Ils se situent dans une catégorie « modèle de base + options supplémentaires » avec des besoins spécifiques et ils nécessitent un entretien plus sophistiqué.
Tous les enfants ont des particularités. Mais seul 10% des enfants biologiques ont des besoins sophistiqués, alors que 100% des enfants adoptés en ont (= «normalité adoptive»). Avec les bons outils (savoir-être et savoir-faire), 70% des enfants adoptés pourront atténuer ces besoins spéciaux une fois adultes, sans pour autant les évacuer puisqu’ils font partie d’eux.
La normalité adoptive est peu connue, même par les adoptés eux-mêmes. Il est important de la comprendre pour mieux la «célébrer». Les parents n’ont pas une obligation de résultat, mais une obligation de moyens (devoir de s’informer, de savoir et d’agir en conséquence). Les connaissances sur la normalité adoptive sont récentes et on ne peut plus faire comme si elles n’existaient pas : "On ne sait pas ce qu’on ne sait pas et quand on sait mieux on fait mieux" (Maya Angelou).
Souvent, les enfants adoptés souffrent autant si ce n’est davantage de blessures de déception que de blessures d’abandon : «j’ai dû décevoir pour être abandonné». Et si les parents adoptifs sont déçus, l’enfant est à nouveau en situation d’échec : «j’ai à nouveau déçu».

12 clés pour comprendre les enfants et ados ado(ptés) :
Ce sont les 12 particularités ou paramètres qui caractérisent la «normalité adoptive».

1. Incroyable survivant
Il faut dire aux enfants adoptés qu’ils sont des survivants incroyables qui méritent de
l’admiration. Notre courage n’est rien face à leur courage. Car l’enfant n’a pas fait un naufrage dans sa vie, mais des dizaines (d’où la difficulté à faire confiance aux adultes). Et la résilience n’est pas sans séquelle.

2. Entretien sophistiqué
Il est impossible de transformer un enfant à entretien sophistiqué en enfant à entretien «modèle de base». Il faut trouver, pour chaque enfant, de quel entretien il a besoin et s’ajuster (surtout à son arrivée dans la famille adoptive, puis à chaque changement dans sa vie).

3. Abandonnite aiguë
C’est un «empoisonnement» psychique inconscient, post-traumatique (manque de soins, négligences qui laissent des traces).
L’abandonnite se déclenche devant des situations de rejet ou d’examen qui réveillent en l’enfant le sentiment de déception, d’échec (réveille en lui son premier examen manqué: l’abandon).
Cela conduit à des enfants dans l’hyper performance (être le premier) sinon «je ne suis rien».
A l’adolescence, on sera particulièrement attentif à la première peine d’amour, où l’enfant vit le rejet. Pour lui, la douleur du présent s’ajoutera à celle du passé (bébé abandonné).

4. Affect en montagnes russes
Les enfants adoptés ont été constamment dans les émotions de protection de la vie (colère, peur, tristesse, dégoût) et non dans les émotions d’amélioration de la vie (amour, tendresse, joie, plaisir, curiosité). Ce qui les conduit à surdéclencher les émotions de protection de la vie (leur cerveau est formaté). Ils vivent leurs émotions intensément: la colère (violente) est l’émotion la plus précieuse pour eux ; elle masque souvent les autres (tristesse, honte).
Les parents adoptants doivent à la fois montrer «je n’ai pas peur de tes émotions» et décrasser les émotions d’amélioration de la vie.

5. Attachement difficile
Il ne s’agit pas d’amour, mais d’un réseau «Wifi» entre l’enfant et le donneur de soins.
Lorsqu’un bébé biologique appelle, il a une réponse (apaisement). Le message qu’il enregistre est: «je suis capable d’influencer mon entourage». C’est un Wifi sécurisé: «je fais confiance jusqu’à preuve du contraire». Il est ensuite capable d’établir des liens avec les autres (camarades, etc.). Pour l’enfant adopté, le Wifi est non sécurisé: «je me méfie jusqu’à preuve du contraire». Le lien de confiance doit se refaire avec chaque nouvelle personne. Chaque nouvelle figure d’attachement ou d’autorité est un nouveau capitaine de bateau à tester.
L’enfant adopté adolescent teste le lien d’attachement 4x plus qu’un enfant «modèle de base».
Les parents adoptants ne doivent pas le prendre personnellement. Ils doivent se montrer solides, rester un capitaine de bateau fiable (si le capitaine n’est pas solide, il se fait attaquer).

6. Mauvaise gestion du stress
C’est une réponse physiologique. Les hormones de stress sont toxiques pour un cerveau en développement. Or les enfants adoptés ont vécu des stress à répétition étant petits. Ils ont mariné dans les hormones de stress comme des cornichons dans du vinaigre! Ils éprouvent donc des difficultés à s’apaiser eux-mêmes (problèmes d’endormissement, etc.); il faut le leur apprendre : rééducation à l’apaisement.

7. Développement incomparable
Les enfants adoptés présentent un décalage entre leur âge chronologique et leur âge
comportemental (décalage entre les deux maturités). La dimension affective et émotionnelle s’est développée très lentement. Il faut donc donner à l’enfant ce dont il a besoin sur chacun des plans (différencier).

8. Scolarité complexe
La scolarité est souvent difficile car: problèmes de maturité affective, malnutritions…On compte 20 à 25% de problèmes de scolarité chez les enfants adoptés, contre 10% pour les «modèles de base».

9. Estime de soi fragile
Les enfants adoptés ne font pas la différence entre ce qu’ils sont et ce qu’ils fontLeur estime d’eux-mêmes est fragile (ils doutent constamment qu’ils ont de la valeur). Au lieu d’avoir une culpabilité assumée de leurs actes : « j’ai fait quelque chose de mauvais », ils se sentent coupables : «je suis mauvais» (= honte profonde). Il faut les rassurer sur ce point : « tu es super, mais parfois tu ne choisis pas bien ».

Contrairement à l’enfant biologique (1000x je crie --> ils viennent; 1000x je suis charmant --> ils restent), l’enfant adopté peine à penser qu’il peut influencer (positivement) son entourage par son comportement. Sa préoccupation majeure est «je suis responsable de mon abandon».
Il peine à regarder dans les yeux (peur qu’on voie quelque chose de mauvais en lui, puis qu’on l’abandonne ou le rejette). Les enfants adoptés n’ont pas été regardés dans les yeux étant petits, ils n’ont donc pas « entendu»: «tu es précieux, important, unique».
A la question : «pourquoi j’ai été abandonné?», l’enfant à besoin d’entendre : «tu n’as rien fait pour qu’on t’abandonne, ce n’est jamais de la faute du bé».

10. Identité en courtepointe (ou patchwork)
De nombreux enfants adoptés présentent des différences physiques avec leurs camarades «modèle de base» (couleur de peau, etc.). Dans la communauté blanche ils sont considérés comme un «noir» et dans la communauté noire ils sont considérés comme un «blanc dedans». Ce qui les conduit à une crise d’identité et d’appartenance.
A l’adolescence, les enfants adoptés veulent être comme les autres. C’est seulement parfois à la fin de l’adolescence qu’ils s’intéressent à la culture de leur pays d’origine.

11. Anxiété devant transition et changement
Un petit changement leur paraît énorme. Les basculements qu’ils n’ont pas envie de revivre ont toujours commencé par un petit changement. Les enfants adoptés ont besoin de stabilité.
Stabilité de lieu, stabilité de personne, stabilité de routine et stabilité de repères.

12. OMNI
C’est un Objet Manquant Non Identifié. « J’ai l’impression qu’il me manque quelque chose (vide, absence), mais je ne sais pas ce que c’est ».
Seul l’enfant peut combler ce petit trou, ce vide. Et c’est seulement une fois adulte qu’il pourra peut-être y arriver (en devenant lui-même parent par exemple). Ce vide est plus large que de renouer avec ses parents biologiques.
Il faut considérer cet OMNI (empathie), l’accueillir comme réel pour que l’enfant puisse le combler: «c’est normal d’avoir un petit OMNI». «Et ce n’est pas en retrouvant ta maman biologique, en mangeant du chocolat ou en faisant du shopping que tu pourras le combler ».
Ce n’est pas nous (parents adoptifs) qui l’avons créé non plus; nous ne pourrons pas le combler.

Avec le temps, ces 12 particularités (= normalité adoptive) s’estompent. L’adoption est une réparation formidable, mais elle ne doit pas être vécue comme un rattrapage pour parvenir au «modèle de base». Les enfants adoptés porteront toujours en eux leurs spécificités, et c’est normal ainsi!

dimanche 14 juin 2015

Réunion de la Haye, statistiques

Merci à R. qui a relayait l'info via à son blog aussi vite qu'elle est sortie, et de toujours penser à moi en complétant toutes des info par mail. Voici un mix de son post, des info complémentaires reçu par mail et d'autres en relation.

Du 8 au 12 juin a eu lieu à la Haye (Hollande), une réunion spéciale qui célébrait les 20 ans de la rentrée en vigueur de la Convention de la Haye dans le domaine de l'adoption internationale.

Les thèmes traités se sont principalement centrés sur l'évolution de l'adoption internationale en 20 ans: l'augmentation du temps d'attente, le changement du profil des enfants adoptables, les avancées dans la lute du trafic d'enfants, etc.

Il y avait du beau monde à cette réunion! Entre autres la présidente de l'agence d'adoption de Catalogne, Nuria Canal, des délégués de plusieurs pays, comme la Thailande.

Il y a des statistiques intéressantes, comme vers l'évolution du nombre d'enfants adoptés à l'international depuis 1998 jusqu'à 2013.


En restant sur mon pays de prédilection,
Comme tu peux voir, la Pologne a fait son entrée dans les pays d'origine avec en 2013, 310 enfants adoptés à l'international - les 2/3 en Italie.
Il y a beaucoup d'autres données intéressante sur le lien du rapport, que je t'invite à lire ici 

Tu te rappelles qu'il y a quelques semaines je te parlais de ça:
Source: ici
Détails des pays d'accueil des enfants polonais.
Włochy: Italie; Hiszpania: Espagne; Francja: France.
restant sur mon pays de prédilection,

Les statistiques par âges sont intéressantes pour comprendre la situation - Adoption par âge du mineur ( nombre de personnes ). Pour 2013,

Logiquement les nouveaux-nés restent en très grande majorité en Pologne, et la tendance s'inverse au 6-7 ans des enfants. Les enfants qui arrivent en Espagne ont en general entre 18 et 36 mois, alors que l'Italie et la France, ainsi que la Suède, adoptent beaucoup d'enfants grands.

Aujourd'hui j'ai la pêche, une amie qui avait signé pour la Pologne 6 mois avant nous rencontrera sa fille mardi en Pologne. Alors même si il peut y avoir pas mal de couples qui ont signé entre mars et aout 2014, mais tu seras d'accord que cela motive :-) je garde donc dans l'espoir d'avoir du mouvement pour Noël!

J'ai commandé finalement l'album pour Kamil@ - superbe, genial - dès que je le reçois je te montre tout ça!



jeudi 11 juin 2015

Se faire une beauté...


Tu auras peut-être remarqué que le blog s'est fait une beauté aujourd'hui.. Depuis la version web, le banner a changé, ou plutôt a été créé. Avant, il n'y avait que le titre, qui a également changé du coup!

J'ai une copinaute française avec qui je parle beaucoup et souvent qui est une merveilleuse artiste et illustratrice, Jessica, de Little Red. Tu peux la découvrir ici.

Depuis des mois que je la connais / suis, je suis émerveillée par ses créations : bijoux, illustrations, coutures...
Il y a quelques jours elle postait "je m'ennuie".. En blaguant je lui propose de me créer un logo / banner pour mon blog tout soft.. En 2 -3 échanges d'idées, voici le résultat !!!

Épatant n'est-ce pas??

Les deux personnages sont des poupées que l'on avait acheté à Madrid l'année de notre rencontre, notre cigogne nous amène direction la Pologne! J'adore !!

J'imprimerai cette image pour l'album de Kamil@, ton cadeau Jessica me touche énormément !!

Je te souhaite tout plein de bonheur dans tes différents projets, je suis sûre que tous vont aboutir comme il faut!

mercredi 10 juin 2015

Résumé séance ciné 6 juin

L'autre jour je t'ai fait un mini résumé de la séance, mais mon agence en a publié un beaucoup plus complet.. En espagnol.. Désolée, j'ai un peu la flemme de traduire. J'espère que monsieur Google traductor fera du bon travail !

Je te copie la partie sur les commentaires et points fort du film:
L'article complet, écrit par Beatriz Salzberg; Directrice Psychosocial de mon agence.
http://blogcreixerjunts.blogspot.com.es/2015/06/comentarios-sobre-el-acto-del-sabado-6_14.html?m=1

Los temas que se pusieron de manifiesto fueron:


 1. El papel reparador de los padres para aliviar y ayudar a curar el dolor de los hijos sufridos por ellos en sus primeras experiencias de vida con los traumas sufridos

2. El entender que todo niño adoptado ha nacido antes de la entrada en familia y por tanto ya ha sido nombrado.

3. El entrecruzamiento de sentimientos contradictorios que acompañan la entrada en familia

  

4. La contradicción entre la alegría de la familia que ha terminado la adopción legal y el inicio de la adopción subjetiva por parte de todos, entendiendo que el niño ha perdido todos sus referentes válidos hasta entonces y debe adaptarse a un nuevo entorno, una nueva lengua, unos olores distintos, unas comidas con otros sabores, otro paisaje y a vivir en familia. Y que ha dejado todo su mundo familiar hasta entonces, porque era su mundo, el único que quería y por tanto ha dejado sus afectos


5. Ayudar a elaborar duelos es lo contrario de suponer que el niño no se acuerda de nada de su vida anterior, que está feliz porque ya está con nosotros y por lo tanto ya puede “normalizarse” y entrar rápidamente a la escuela, porque ya tiene familia y es como cualquier otro niño de su edad. 

 

6. Hablar de la adopción, no evitar el tema, no evadirse con artilugios para dejarlo para más adelante y entender por el contrario, que el niño necesita ser acompañado en su proceso adoptivo interno. No dejarlo solo en ese camino. No olvidar que la curiosidad y el deseo de saber es la base del pensamiento y por tanto del aprendizaje.

7. Hablar es lo contrario de borrar huellas.

8. Desculpabilizarlo del abandono y de las cogniciones negativas sobre si mismo que alimentan una baja autoestima 

9. Acompañarlo en el proceso de indagación sobre su familia biológica

  

10. Favorecer por tanto, la integración de las distintas marcas de su identidad integrando la primaria, la del país de origen, la de su nacimiento y primeros recuerdos, con la de sus padres adoptivos y con su mundo actual 

  

11. No negar ni subestimar las diferencias

  

12. No pensar que todo lo que le ocurre tiene que ver con la adopción, ni estigmatizarlo ni negarlo. El tema de la adopción es por momentos figura y en otros fondo

 

Es una comprobación de nuestra experiencia clínica de estos años de trabajo con familias adoptivas que el trabajo con la historia de vida, con el proceso de investigación del niño sobre su vida anterior, es lo que más trabajo cuesta a las familias de aceptar y llevar a cabo conjuntamente con él.

 

Es coincidente con la del servicio de Búsqueda de Orígenes que dirige Carles Benet quien ha señalado la cantidad de jóvenes adoptados que concurren solos, a escondidas de sus padres porque no se atreven, temen que éstos se enfaden o lo consideren una deslealtad. Es sobre estas ideas que tenemos que luchar porque ahondan prejuicios y no ayudan a un buen desarrollo.

Por lo tanto, una conclusión que podemos extraer es que la familia se construye con piezas separadas, como un puzzle, algunas puestas por el niño, su historia y sus cicatrices y otras agregadas por los padres. Hay que descargar parte de la mochila del niño a quien se suelen atribuir todas las dificultades en la integración familiar, porque algunas no le corresponden. 

Son las que tienen relación con las capacidades de los padres: su grado de empatía, de comprender el dolor, el sufrimiento, de entender que el hijo se subjetiva en el marco de la familia y por tanto las competencias parentales juegan ahí un papel preponderante para contribuir a aliviar al niño. Ello se puede realizar cuando esas capacidades se manifiestan bajo la forma de tolerancia, capacidad de escucha de los hijos, paciencia con sus dificultades, cohesión familiar, ayudando a crecer juntos, para favorecer una buena integración personal y familiar, evitando la sobreprotección de los hijos o la exigencia, la rigidez y la intolerancia. El punto medio es difícil de alcanzar, pero saber marcar límites con tranquilidad, transmitiendo el valor del esfuerzo, siendo coherentes ambos padres en las medidas empleadas, el buen clima familiar, es una buena mezcla para favorecer el crecimiento de los hijos.