Le choix du pays

Choisir un pays pour l'adoption pourrait se comparaître à une étude de marché assez complexe. 

D'un côté il y a des paramètres des adoptants: monoparentale ou en couple ou mariés, si mariés, depuis combien d'années; l'âge des futurs parents; niveau socio-économique; religion; temps disponible pour le séjour au pays et temps d'attente; critères de l'enfant (petit, grand, fratrie, âge, ethnie, santé);.... Pour ne citer que les facteurs de base. 

Puis il y a les critères légaux pour pouvoir adopter dans notre pays. Par exemple l'Espagne exige principalement que les parents aient au moins 25 ans; pour la France 28 ans et 2 ans de mariage (par contre pas de minimum de vie commune pour les non mariés..); et comme dans notre cas, nous devons rentrer dans les critères des deux pays car le processus se fait en Espagne mais l'enfant sera français au therme de l'adoption. Travail et logement stables, casier judiciaire vierge.

Et, pour finir, il y a les critères des pays. Ce sont les plus complexes car ils évoluent. Certes, le fait qu'il y en ait de moins en moins ouverts à l'adoption internationale "facilite" ou du moins limite le choix. Sans compter la situation diplomatique, guerres, blocages..

Là il faut premièrement voir ce que ces pays exigent aux candidats (mariés, âges, religion, enfants biologiques ou déjà adoptés par la famille, etc) et les caractéristiques des enfants proposés. Certains comme Madagascar ou le Brésil s'ouvrent uniquement pour les enfants grands (plus de 6 ou 8 ans); ou exigent de passer plusieurs mois sur leur territoire (3 mois au Madagascar) et cela peut être compliqué économiquement, logistiquement ou professionnellement. D'autres proposent uniquement des enfants avec des gros problèmes de santé. Et il faut être clair avec soi-même et avec son conjoint sur les limites à se fixer. 

Chaque projet et famille est différent. Certains pourront assumer un enfant grand, avec des gros problèmes de santé, et d'autres non. Bien sur on peut se dire qu'on l'aimera quoi qu'il en soit; mais c'est un projet qui doit rester réaliste. Fixer les limites en cohérence avec son projet et ses capacités est une preuve de maturité. Le but est que l'adoption fonctionne a long therme, et il ne s'agit pas de substituer une ONG. 

C'est assez complexe à expliquer et je ne suis pas sûre de me faire comprendre.. 

Personnellement l'ethnie ne nous préoccupe pas car nous vivons dans une société très ouverte, nous le sommes et notre famille et amis aussi. Nous savons que nous aurions dû mal a assumer un gros handicap ou maladie grave et non récupérable (trisomie, SIDA, etc). Notre difficulté a été le critère de l'âge dans notre cas. Nous avons 31 et 40 ans. Serrions nous capables de gérer une adoption d'un enfant grand avec ses difficultés particulières? Pas sûr.. C'est pour cela qu'on départ nous pensions a postuler pour un 0-6 ans (cela veut dire que l'enfant peut avoir 6 ans et 11 mois officiels; plus non officiels parfois); sans me rendre compte que 6 ans, c'est grand.. Nous devons encore travailler ce point avec la psy, et c'est elle qui déterminera l'âge - et je suis pratiquement sûre que ça sera pour la tranche des tous petits 0-3 ans.

Revenons à nos moutons...A partir de là, plus les informations des tendances et du nombres des dernières assignations, il faut faire un choix difficile pour la plupart d'entres nous. Sans compter que, selon moi, il est très important d'avoir un certain feeling avec le pays de l'enfant.

Si après toutes ces recherches et des tableaux excel à en faire tourner la tête, tu as trouvé LE pays, bravo! Reste plus qu'à décrocher le sésame de l'agrément correspondant à ton projet, et présenter la candidature (ou faire la queue qui peut être longue et désespérante souvant à cause des quotas - 4 dossiers par an en Espagne pour la Thailande par exemple).

Et de là, rien de plus simple (ironie..): courrir derrière les organismes, ministères, etc. pour avoir les certificats nécessaires, les faire tamponés, traduire, re-tamponés...mettre la main au portefeuille (ça peut être cher..) et finalement envoyer le dossier, et croiser les doigts pour que tout aille bien, et que ça ne soit pas trop trop long..

Tu as la tête qui tourne?!? Sûrement, mais cet aventure est un magnifique projet de vie, où l'on nous répète sans cesse "patience" et "courage"; parce qu'au bout du chemin, notre enfant nous attend, et notre vie de famille pourra enfin commencer!